Les antibiotiques, c'est fantastique - MesMotsCourts culin@ires -
ON sait que les animaux d’élevage sont gavés d’antibiotiques, ce qui, par ricochet, rend les bactéries qui nous cherchent des noises de plus en plus résistantes à ces mêmes antibiotiques. A la lecture du rapport de l'Afssa, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, on découvre que c'est pire que ce qu'on croyait. Selon les derniers chiffres disponibles, ceux de 2007, les animaux de ferme ont avalé pas moins de 1 297 tonnes d'antibiotiques. Soit 87 tonnes de plus que l'année précédente. Curieux : la consommation aurait dû baisser puisque, depuis 2006, les éleveurs n'ont plus droit qu'aux antibiotiques destinés aux soins alors qu'auparavant ils en rajoutaient dans la gamelle dans le seul dessein de booster la croissance de leur bétail. Faut-il en déduire que les braves bêtes sont plus souvent malades ? Ou que pour se rattraper les éleveurs surdosent les traitements ? Prenez les cochons, en 2007, ils ont englouti 8 % d'antibiotiques en plus (soit 699,49 tonnes en tout), alors que leur nombre n'a grossi que de 0,7 %. Mais le bonnet d'âne en la matière revient au lapin. A lui seul, il ingurgite 10,35 % de l'ensemble des sulfamides, tétracyclines et autres fluoroquinolones utilisés dans les élevages industriels. Ce qui en fait, en proportion, le plus gros consommateur. En clair, pour produire un kilo de lapin, comptez sept fois plus d'antibiotiques que pour un kilo de cochon. Et 32 fois plus que pour un kilo de dinde ou de poulet... Il faut dire que les lapins, entassés jusqu'à 20 par mètre carré dans leurs clapiers, sont passés des carottes aux granulés industriels, lesquels leur ont détraqué la flore intestinale. Désormais, si vous tombez malade, plutôt que de vous précipiter dans une pharmacie, mangez du lapin !