Haro sur le poulet français ! - MesMotsCourts culin@ires -
BRANLE-BAS de combat au ministère de l’Agriculture. Le chef de cab’ de Michel Barnier s’est fendu, le 16 janvier, d’une lettre adressée à tous les directeurs des services vétérinaires, intitulée « Menace pour les échanges et exportations de volailles françaises ». Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est une mission d’inspection dépêchée par Bruxelles, en novembre dernier, dans nos abattoirs de volailles. Pendant deux semaines, les inspecteurs de l’Office alimentaire et vétérinaire européen ont regardé comment on contrôlait chez nous l’état des poulets avant et après l’abattage. Résultat : au lieu des 120 inspecteurs vétérinaires indispensables pour faire le boulot, ils n’ont trouvé que 20 « équivalents temps plein », comme on dit dans le jargon. Cela fait dix ans que l’Europe s’énerve contre le manque de vétos dans les abattoirs tricolores. La dernière fois, c’était au printemps 2006 (« Conflit», 17/10/07). Bruxelles n’avait pas dégainé de sanctions, pariant sur le fait que la France profiterait, pour se mettre d’équerre, de la toute nouvelle réglementation pondue à l’époque. D’où la colère de la Commission, qui découvre que rien de rien n’a été fait. Si les choses ne rentrent pas dans l’ordre d’ici au 31 janvier, Bruxelles menace carrément d’interdire la vente de nos volailles dans toute l’Europe. Une décision « aux conséquences économiques désastreuses », commente le chef de cab’ de Barnier, qui donne illico l’ordre à ses troupes de redéployer dare-dare les vétos dans les abattoirs de poulets. Le hic, c’est que depuis cinq ans le nombre d’inspecteurs vétérinaires dégringole comme granulés dans la mangeoire, et que l’on ne voit pas très bien dans quels effectifs piocher... Cette fois, l’Europe risque vraiment de nous voler dans les plumes !
28/01/09