Les OGM, c’est la santé
DÉCIDÉMENT, Monsanto n’a pas de chance avec les rats. Il y a trois ans, des chercheurs décrivaient la mésaventure vécue par 320 rats nourris au MON863, un maïs transgénique qui fabrique son propre insecticide pour zigouiller les coléoptères. Après trois mois de ce régime forcé, les mâles étaient moins costauds, avec des reins plus petits, tandis que les femelles étaient maousses, avec un foie plus gros. Piquée au vif, l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui avait déclaré urbi et orbi que ledit maïs était inoffensif pour la santé, s’était dépêchée de redonner sa bénédiction.
Voilà maintenant qu’on apprend que des souris ayant goûté à un autre maïs transgénique de Monsanto, le MON810, se sont retrouvées à la troisième génération sujettes à des difficultés de reproduction. Plus les pauvres bêtes avaient consommé du MON810, moins elles étaient fertiles. Avec, en prime, des souriceaux rachitiques... Heureux hasard le MON810, conçu pour résister à la pyrale, un insecte dévoreur d’épis de maïs, est non grata en France depuis février dernier (suite, entre autres, à la grève de la faim de José Bové). Embargo dont l’agence européenne s’est carrément moquée le mois dernier, estimant qu’il n’était fondé sur aucune preuve. Le hic pour le lobby OGM qui s’était réjoui de l’avis de l’Efsa, c’est que l’étude en question n’a pas été bricolée sur une paillasse par une bande d’écolos forcément irresponsables, mais a été réalisée par des chercheurs de l’Université de médecine vétérinaire de Vienne à la demande du ministère de la Santé autrichien. Autant dire, du solide. C’est Monsanto qui doit en avoir ra(t) le bol !